Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/77

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cette nuit perpétuelle, et elle pensait comme ses perruches. Son oncle lui avait pourtant prêté des livres, elle me les montra d’un air de désespoir : c’étaient quelques volumes de sermons, une grammaire française et un cours de mathématiques à l’usage des jeunes personnes.

— J’ai bien à moi les Mille et une Nuits, dit-elle, mais je les sais par cœur.

Comme je proposais de lui envoyer des compagnons mieux assortis à son âge et à ses goûts, elle m’arracha le crayon pour répondre ingénument :

— Alors venez vous-même !

Je le lui promis et n’eus pas de peine à tenir parole.

Dans la chambre semi-orientale que j’ai décrite, se transportèrent l’un après l’autre