Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/78

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tous les intérêts, toutes les occupations de ma vie. Sans en avoir presque conscience, je me retrouvais chaque jour, à la même heure, sur le chemin qui conduisait chez Jane ; à cette heure-là je savais qu’elle attendait, et que j’allais la voir s’élancer sur l’escalier avec un sourire pour lequel je serais venu du bout du monde. Nous nous installions au coin de son feu et nous prenions le thé, Furey entre nous deux. Il faut le dire à la honte de Furey, l’unique sensualité dont il fût susceptible, l’amour du pekao à pointes blanches, correctement préparé selon les règles chinoises, lui faisait surtout apprécier la société de sa nièce :

— Ma petite Indienne, répétait-il volontiers, est aussi agréable que puisse l’être une personne de son sexe.