Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/88

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fouiller dans son cœur sans y trouver la trace d’une faiblesse. Le privilége de ces froides statues qui dépassent de toute la tête les passions et les douleurs auxquelles d’autres plus impressionnables se heurtent et se brisent, est de voir le temps consacrer leurs charmes au lieu de les flétrir. Madame de Brenne, trop jeune femme d’un vieux mari, ne donna jamais prise au moindre blâme, et le monde lui en fit trop d’honneur, confondant, par une erreur commune, les dehors de l’indifférence avec ceux de la vertu. Il est si facile à certaines gens de fixer exclusivement leurs affections sur une loge aux Italiens, les voitures, les chevaux, les diamants, de laisser le sinet au chapitre du luxe ! Or, selon madame de Brenne, le luxe devait avoir pour couronnement indispensable la considération. Telle