Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/98

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De Paris j’irai en Allemagne, et mon absence sera longue, lui dis-je.

— Dois-je me tenir prêt ? demanda Furey.

— Non, je m’en irai seul. Que feriez-vous de votre nièce ? Il faut qu’elle reste ici. Je vous confie l’un à l’autre. Mon valet de chambre me suffira.

Furey baissa la tête ; pour la première fois j’émettais l’exorbitante prétention de pouvoir me passer de lui.

Le lendemain était un dimanche. Nous allâmes à l’église. Ma belle-mère fit entrer Jane dans le banc seigneurial, de cet air de protection qui autorise plutôt qu’il ne repousse les médisances, car on ne défend pas ce qui n’est point attaquable. On chuchotait en la regardant, on se montrait Furey ; celui-là aussi était méconnu par ma faute ; les plus