Page:Bentzon - Yette, histoire d'une jeune créole, 1880.djvu/246

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

204
HISTOIRE D’UNE JEUNE CRÉOLE.

la faiblesse, et la preuve c’est que je crois le moment venu d’éclairer Éliette de bonne sur sa situation véritable, afin qu’elle puisse défendre sa sœur contre l’influence malsaine et dangereuse de cette maison-ci… oui, de notre maison, où l’on n’entend parler, je suis fâché de vous le dire, que de frivolités de toutes sortes…

— Monsieur Darcey ! »

Sans tenir compte de l’indignation de sa femme, celui-ci ouvrit une porte et appela Yette qui goûtait dans la pièce voisine avec Cora et Mlle Polymnie.

« Venez toute seule, dit-il, nous avons à causer de choses graves. »

Yette rougit légèrement.

« Allons, venez ! »

Elle alla s’asseoir sur le canapé, à côté de Mme Darcey, en face de son tuteur, et attendit ce qu’on avait à lui dire.

« Éliette, reprit M. Darcey, je me suis informé auprès de Mlle Aubry ; vous arrivez à la fin de vos classes, et vous êtes en mesure de passer sans trop de peine le premier examen de la Sorbonne. Je vous engage à essayer.

— J’ai déjà dit à Mlle Aubry que je comptais m’y présenter, monsieur.