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HISTOIRE D’UNE JEUNE CRÉOLE.

partie ligneuse ; ils donnent du reste un chou aussi gros que les autres. Notre salade fut délicieuse.

— Et les bois que vous avez traversés ensuite étaient plus beaux encore que les premiers, dit Max avec feu. Figure-toi, Yette, qu’à chaque instant on rencontrait de petites sources et que des ceriques énormes, couleur de citron, partaient sous vos pieds.

— Bon pour mon crabier, fit observer Yette.

— Dans toutes les clairières, poursuivit M. Desroseaux, d’énormes fougères arborescentes formaient des parasols de dentelle. Nous atteignîmes une maison de refuge, dernier vestige d’une petite colonie militaire disparue. Des rosiers, des citronniers, des lauriers-roses y fleurissaient ; plus loin le chemin est coupé par la Rivière-Blanche, qui va se jeter dans la mer non loin de là. Les poissons passaient entre nos jambes quand nous marchions dans l’eau. On doit y faire des pêches miraculeuses.

— Aussi est-ce à cet endroit que je compte bâtir mon ajoupa ! s’écria Max.

— L’endroit n’est pas unique, dit M. Desroseaux ; les rivières courantes et bondissantes sur des rochers ne manquent pas chez nous. Un seul