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Weinhold, serait une expression beaucoup trop douce en cette occasion — n’a certainement pas son pareil. Toute la poésie des Scaldes consiste à exprimer les idées d’une manière aussi bizarre que possible à l’aide de périphrases, de synonymes, etc., et à dissimuler de cette façon les conceptions les plus banales ; puis, à pousser l’enchevêtrement des phrases et la transposition de mots et même de syllabes dans d’autres phrases au point d’en rendre le sens inintelligible. L’esprit et la sagacité sont éminemment à l’œuvre dans ce genre de composition, mais aux dépens de l’imagination et du goût. »

Pour rendre encore plus claire cette explication je donne ici une traduction littérale de quelques vers du § XXXVI de Beowulf, priant le lecteur de chercher au chant indiqué l’explication du même passage.

C’est Wiglaf qui exhorte ses compagnons à aller au secours de Beowulf :

Je me rappelle le temps où nous prenions l’hydromel,
quand nous promettions à notre seigneur
dans la salle de la bière (qui nous donna ces bracelets)[1]
que nous le payerions de ces parures de guerre
s’il lui arrivait un pareil besoin
(boucliers et dures épées)[2] — (qui nous a choisis dans l’armée[3]
pour cette entreprise, d’après sa volonté,
nous a exhortés à la valeur et m’a donné ces trésors,
qui nous tenait pour de bons guerriers
(de) vaillants porteurs de casques, quoique notre seigneur
cette prouesse voulût seul
accomplir, — le gardien du peuple[4], —
parce que, plus qu’aucun homme, il a fait des actions d’éclat,
des actes téméraires.)

  1. Apposition à seigneur
  2. id. à bracelets
  3. id. à seigneur
  4. id. id