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tée par les cheveux dans la salle où buvaient les hommes ; elle fut placée devant la reine et les guerriers : ceux-ci contemplèrent ce spectacle merveilleux.

XXV

Beowulf, fils d’Ecgtheow, parla ainsi :

« Eh quoi ! nous t’avons apporté avec joie ce don de la mer que tu regardes, ô fils de Healfdene. J’ai garanti ma vie avec peine pour l’acquérir ; j’ai combattu sous les flots, mais j’eusse été bientôt impuissant si Dieu ne m’avait protégé. Je n’ai pu me servir de Hrunting pendant le combat, bien que cette arme soit bonne, mais le Seigneur, qui aide le plus souvent ceux qui sont sans amis m’a donné de voir une épée qui était suspendue au mur de la demeure et j’ai fait usage de celle-ci comme d’une arme. J’ai tué ensuite les gardiens1 de la maison, les circonstances me le permettant. Le sang qui jaillit alors fit fondre l’épée, mais j’en ai emporté la garde ; j’ai vengé la mort des Danois ainsi qu’il était convenable. Je te donne l’assurance que tu peux dormir désormais sans crainte dans Heort avec tes guerriers et tous les hommes de ton peuple et que tu n’as plus à redouter de ce côté, comme tu le faisais jadis, la mort des chevaliers. »

La poignée d’or, ancienne œuvre des géants, fut ensuite remise au roi et elle devint sa possession2, Hrothgar parla ensuite ; — il regarda la poignée sur laquelle était gravée l’origine de l’ancien combat (le déluge fit périr les géants en punition de leur conduite téméraire ; ce peuple était étranger à Dieu, c’est pourquoi Dieu le punit en l’engloutissant sous les eaux) ; sur la garde3 était aussi indiqué exactement en lettres runiques le nom de celui qui avait fait l’épée. — Le fils de Healfdene parla, et tout le monde se tut :

« Ta gloire, ô mon cher Beowulf, s’étend maintenant chez tous les peuples. Jouis pour toujours de ta puissance