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tefois de son mari. Mais elle le fit charger de chaînes et peu de temps après le désigna pour périr par l’épée. Si belle que soit une reine elle ne doit point imiter cette conduite ni faire périr son époux pour satisfaire sa colère. — Mais le parent de Heming2 réprima cette conduite. D’autres disaient au festin de la bière qu’elle avait commis moins de crimes après qu’elle avait été donnée au jeune guerrier et que, sur l’ordre de son père, elle avait été chercher au delà des flots la salle d’Offa ; là elle vécut heureusement sur le trône, se montra libérale dans ses dons et remplie d’amour pour le roi son époux (Offa était célèbre par ses largesses et ses batailles ; il gouverna sa maison avec sagesse ; c’est de lui que naquit Eomær, parent de Heming et petit-fils de Garmund qui secourut les hommes et fut puissant dans les combats.)

XXIX

Beowulf et sa troupe se mirent alors en marche sur le rivage. Le soleil brillait dans le sud. Ils allèrent rapidement là où ils apprirent que se trouvait Hygelac. Hygelac sut bientôt que Beowulf revenait à sa cour après avoir échappé sain et sauf au combat. D’après ses ordres on fit aussitôt place aux voyageurs dans la salle. Après que le roi l’eut eu salué dans une harangue solennelle Beowulf vint s’asseoir à son côté. La fille de Hæreth parcourut la salle avec un vase d’hydromel1 : elle était remplie d’attentions pour son peuple et portait la coupe aux guerriers2. — Hygelac commença à interroger courtoisement son compagnon : il désirait vivement connaître les aventures des Goths :

« Qu’est-il arrivé à toi et à ta troupe pendant le voyage, cher Beowulf, après qui tu as été parti pour chercher, au delà de la mer, le combat à Heort ? As-tu pu apporter remède au mal bien connu de Hrothgar ? Ce voyage m’a rempli d’inquiétudes et de tourments, car je n’avais pas confiance en ton entreprise et je t’avais longuement prié