Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/112

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du for intérieur ; vous n’êtes plus seul en vous-même, et pour peu qu’un intérêt d’ambition ou de vanité vous sollicite de suivre l’opinion commune, le jugement, ébranlé, cherche des excuses à sa défection, la conscience faiblit, et l’homme se parjure.

« Dès Les premiers jours, il m’avait été facile de reconnaître qu’en m’appelant auprès d’elle, ma famille avait eu un autre but que celui de me revoir. Le nom d’une jeune et riche veuve revenait obstinément dans toutes les conversations, et je la vis enfin apparaître elle-même. Le diable de la tentation l’avait faite jolie, en outre distinguée, surtout dans le milieu sur lequel elle se détachait, et pourvue d’un esprit assez fin pour tenir avantageusement sa place dans le monde et y servir l’ambition d’un mari. C’était tout mon fait, il faut bien le dire, et précisément la femme que j’avais rêvée, dans ces visions qui flottent entre des coussins de soie et des tentures de velours, parmi des habits chamarrés de décorations. Quand j’eus reconnu tous