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Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/111

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j’eus honte de tant d’impudeur et d’insensibilité ; et, surtout en songeant aux regrets touchants de Fanny, je me demandais où ces femmes de bien prennent les bases de leurs vertus de temps, de lieu, de situation, et le respect et l’amour de liens si fragiles que pour elles ils existent, ou n’existent pas, en raison de telle ou telle formalité.

« Telle fut ma première impression ; mais ensuite… il faut convenir que le nombre possède une grande puissance et que tous contre un seul sont bien forts. On a beau croire aux certitudes que l’on porte en soi, toutes les certitudes contraires qui vous entourent sont là comme autant de fers de lance dirigés contre vous et qu’une seule arme ne peut écarter. Bientôt, des affirmations si péremptoires, si indiscutées, vous intimident au moins par leur majesté ; peu à peu, l’on se sent pénétré par ce qu’elles ont de juste et de valable dans leurs raisons d’être ; on n’avait pas osé les combattre, on n’ose plus les désapprouver. Déjà, l’ennemi s’est emparé