Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/131

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rieure à la mienne, et, cependant, il ne me semble pas que vous ayez été mieux élevé. On serait trop bien partagé dans votre monde, si l’on y avait de la justice en même temps que le bien-être et l’instruction. Et comment y auraient-ils la justice, tant que les autres en seraient privés ? Non ; le mal porte, suivant les lieux, des vêtements différents ; mais il est partout le même. Tandis que la misère abaisse, la fortune gâte. On n’est pas plus heureux d’être tyran que d’être victime ; il ne faut donc nous rien reprocher les uns aux autres, et attendre que le devoir et le droit de tous soient mieux compris.

« Oui, ajouta-t-elle avec une émotion plus vive, j’ai pardonné. J’ai pardonné de tout mon cœur, sans arrière-pensée. Je sais… je suppose, qu’il n’a pas été heureux, et je voudrais qu’il pût l’être. »

Là elle fit une pause, et reprit bientôt après :

« Vous, monsieur, maintenant que vous voilà plus sage et meilleur, il vous faut recom-