Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/135

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marchai vers la porte, que je n’avais pas franchie depuis si longtemps.

Tous mes renseignements sur la chambre de Julienne se bornaient à savoir qu’elle faisait partie du sixième étage. Toutefois, je n’hésitai pas à m’engager dans l’escalier sombre, et je m’arrêtai bientôt dans un corridor, en face de plusieurs portes numérotées, Quelle était la sienne ? Une voix rude m’éloigna de la porte la plus proche, et j’arrivai près d’une autre, silencieuse, et que marquait un petit paillasson de joncs. Sûr que c’était là, je frappai. On ne répondit pas d’abord ; mais, au second coup, des pas s’approchèrent, la porte s’ouvrit… et je faillis tomber foudroyé devant la réalisation de mon rêve. C’était elle ! Fanny !

« Ah ! monsieur, quelle imprudence ! » me dit-elle du ton dont parlait Julienne ; car, bien qu’elle fût là, elle ! elle-même ! jeune, touchante, à demi vêtue, et débarrassée de cette perruque et de ce bandeau que je voyais là sur une chaise, elle oubliait tout