Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/160

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ternelle elle s’éveilla en se disant : « Mais, après tout, Gervais aura peut-être songé à quelque affaire de l’autre côté de l’eau, et il aura renoncé à son voyage de Saint-Germain. S’il en est ainsi, nous l’aurons à dîner ce soir, chez ma mère, et mon imagination et celle de Victorine auront travaillé pour rien, heureusement. »

M. et Mme Denjot, les parents d’Emmy, tenaient depuis vingt-cinq ans une boutique de mercerie dans la rue Saint-Denis, à la hauteur de la rue du Petit-Lion. Contents d’une belle fortune qu’ils avaient amassée, ils fermaient tous les dimanches à midi précis et consacraient le reste de la journée à recevoir leur fille et leurs amis. Depuis longtemps, la jeune femme venait seule à ce rendez-vous de famille. Elle y trouva Paulette, que la bonne avait amenée, et deux ou trois vieux amis ; mais Gervais n’y était pas et ne parut point de toute la soirée. On fit après le dîner une promenade sur les boulevards ; puis on prit des sirops dans un café.