Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/161

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La soirée était belle ; on voyait la foule se presser à la porte des théâtres illuminés.

« Il ne me mène plus au spectacle, se dit Emmy ; c’est qu’il y mène une autre, sans doute. » Elle étouffait de chagrin, de colère et de dépit, et se promit d’éclaircir à tout prix ses soupçons.

M. Talmant rentra dans la nuit et ne parla ni le lendemain, ni les jours suivants, qu’il ne fût point allé à Saint-Germain. Emmy était froide et boudeuse ; il ne s’en aperçut même pas.

M. Martel vint plusieurs fois pendant cette semaine pour parler à M. Talmant. Et, bien que celui-ci ne reçût qu’à deux heures de l’après-midi, c’était toujours à une heure qu’arrivait M. Martel.

« Après son déjeuner, vous trouverez toujours M. Talmant au café du Helder, » avait dit Emmy. Mais le jeune homme sans doute n’avait pas entendu, et cet avis n’avait pas été répété. Il restait, presque suppliant, parlant peu d’abord et couvrant son embarras par