Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/162

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des taquineries à Paulette, à laquelle il apportait chaque fois un sac de bonbons. C’était Emmy qui était obligée de soutenir la conversation, et, pendant qu’elle parlait, M. Martel la contemplait avec tant d’adoration, qu’à son tour elle se sentait confuse et intimidée. Peu à peu, il s’animait, et bientôt parlait avec charme.

Quand il n’était plus là, en songeant à lui, Emmy se sentait doucement émue, et se disait : « On entend la voix de son cœur dans tout ce qu’il dit. Comme il est sensible et bon ! »

Simplement, c’est qu’il aimait, et que la présence d’Emmy surexcitait tout ce qu’il y avait en lui de sentiment. Sa mère, qui le trouvait un peu égoïste, comme les enfants le sont presque tous, eût été surprise de l’entendre parler avec tant de sensibilité. Il racontait aussi ses voyages, et il n’avait rien trouvé dans le monde qui valût l’amour. Ce n’est pas qu’il osât prononcer ce mot ; mais la