Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/169

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Ainsi vous me surveillez, vous m’espionnez ? Je ne vous croyais pas de cette force. Ah ! vous voilà toute tremblante à présent ! Ce que c’est que de faire des choses pour lesquelles on n’est pas né ! Ma chère, il faut rester occupée de votre fille et de vos chiffons, à moins que vous ne teniez absolument à être malheureuse… »

Il fit signe à un cocher qui passait à vide.

« Avec moi, je vous en préviens, ça ne vous manquera pas, si vous n’êtes pas raisonnable.

— C’est ainsi, dit-elle, que vous me parlez, quand…

— Montez, reprit-il durement, en ouvrant la porte de la voiture ; montez donc. »

Il la poussa dans l’intérieur, ferma la porte sur elle, donna l’adresse de sa maison et rentra chez la modiste.

Le trouble, la stupéfaction, le chagrin d’Emmy étaient à leur comble. La froide colère de son mari l’épouvantait et brisait d’un seul coup tout son plan d’attaque. Eh quoi !