il ne cherchait pas même à nier, à s’excuser ! De droit, il n’en était nullement question ; mais seulement de force, de pouvoir ! Eh bien, que pouvait-elle contre lui ? Rien. — Et lui, que pouvait-il contre elle ? Tout.
Il la tenait dans sa main tout entière ; il pouvait à son gré la faire souffrir. D’un mot, par cela seul qu’il s’en tenait à son droit légal vis-à-vis d’elle, rejetant ainsi les palliatifs que l’opinion et les mœurs ont apportés aux lois, il anéantissait toute réclamation, coupait court à tout reproche. Serments violés, confiance trahie, bonheur perdu, tout cela n’était rien, ne comptait pas. Ni droit, ni justice, ni pitié. Sa volonté seule. Il ne restait plus à Emmy qu’à se faire pardonner sa faute, la faute qu’elle avait commise de découvrir la trahison et de protester contre elle.
Maintenant, elle regrettait amèrement sa démarche. Sa situation vis-à-vis de son mari venait de changer profondément. Il y avait une heure, elle n’avait que des doutes et