Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/179

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enfin, s’asseoir près d’elle sur le canapé. Quelquefois, en causant de choses qui les émouvaient, il prenait la main d’Emmy et la gardait longtemps dans les siennes. Elle eût trouvé cela inconvenant d’un autre ; de la part d’Olivier, cela lui semblait si naturel, et son désir allait si bien au-devant de ces hardiesses, qu’elle n’en remarquait pas l’importance ; elle craignait seulement que la fréquence des visites de M. Martel ne fût remarquée. Il venait presque tous les jours, de bonne heure. Une ou deux fois, il eut l’esprit de s’en aller avant la rentrée de M. Talmant, bien qu’il fût venu pour affaires, comme toujours. M. Talmant commençait à trouver extraordinaire que ce jeune client l’attendît au salon. Puis, les affaires n’aboutissaient pas. « M. Martel paraît fort empressé de placer son argent, mais il ne se décide à rien, » disait l’agent d’affaires un peu mécontent.

Olivier Martel, fils de famille du Berry, venait, à vingt-trois ans, d’hériter de son