Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/185

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fidélité ! l’amour !… À présent je suis un peu las de ces niaiseries.

— Monsieur, permettez-moi de vous dire que ceci est du cynisme !

— Comment ! mon cher monsieur, du cynisme ! Quand j’observe et vénère la loi ? Prenez garde !… Et puis, monsieur Denjot, entre hommes, voyons, n’est-il pas puéril de tant se fâcher ? Que diable ! chacun n’a-t-il pas eu ses petites incartades, dans le temps, hein ? »

C’était une allusion sans doute à quelque phase de la vie du bonhomme ; car au moment où son gendre, en disant ces mots, le regarda en face, d’un air ironique et insultant, M. Denjot, déconcerté, bégaya des mots incohérents. Mais, tout à coup, le père domina tout en lui.

« Tout ça ne signifie rien, s’écria-t-il. La vraie loi, la vraie justice, la raison des raisons, c’est que ma fille doit être heureuse ; qu’est-ce qu’elle a donc fait pour ne l’être pas ? Si vous voulez votre plaisir, vous, est-ce qu’elle a mérité de passer sa vie toute