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Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/195

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La jeune femme se sentait incapable de sortir. Elle envoya la bonne avec Paulette chez ses parents et les fit prévenir qu’elle irait seulement à l’heure du dîner. Puis, seule, elle se jeta sur un canapé, brisée, fixant d’un regard morne sa destinée qui l’épouvantait. Oh ! mon Dieu ! qu’avait-elle fait pour être si malheureuse ? Gervais ! il était devenu pour elle un ennemi. Lui, dont seul elle devait tout attendre, dont elle dépendait, il n’avait plus pour elle que de la haine et de mauvais traitements ; et son oubli, son indifférence, dont elle avait tant souffert, elle en était réduite à les regretter. Lui qui l’avait adorée ! lui qu’elle avait aimé !

Les souvenirs d’une affection à jamais éteinte, les peines et les dangers de sa situation, brisaient le cœur d’Emmy, et depuis longtemps ses larmes coulaient quand elle entendit sonner. Son premier mouvement fut de ne pas ouvrir. Qui ce pouvait-il être ? Un fournisseur, peut-être ; ou plutôt sa mère, inquiète ; peut-être encore… Les batte-