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Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/218

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Emmy alla promener sa fille aux Tuileries. Elle s’assit à gauche de la grande allée, sous les marronniers. Le soleil brillait et venait réchauffer sous ses fourrures la pâle jeune femme. Tandis que Paulette, suivant un cerceau, décrivait des routes de papillon, Emmy regardait un coin du ciel bleu, entre deux nuages, qui lui semblait, elle ne savait pourquoi, avoir quelque chose à lui dire. Une rêverie la prit, une de ces rêveries qui nous enlèvent à ce coin de réalité que nous appelons ici la vie. Une sorte d’oubli la pénétrait, comme le sommeil un malade, et son cœur se reposait, comme il n’avait pas fait depuis longtemps. Là-bas, loin, si loin de la terre, qu’y avait-il ?…

Et cette pensée d’appel à l’inconnu et d’asile en lui, qui est le point d’éveil le plus pur du sens religieux, se produisit en elle, d’un élan, première et vive.

À côté du rayon visuel qu’elle projetait ainsi de ce monde aux régions du rêve, et le