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Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/221

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songeait qu’à sa lettre, à la lire dès qu’elle serait seule, et sous le cher papier, caché dans son corsage, son cœur battait plus vite et plus largement.

Depuis quelques jours M. Talmant était en proie à une sourde rage. Léocadie lui avait signifié son congé par lettre, et à quelque heure de la journée qu’il se fût présenté chez elle, on lui avait dit qu’elle était absente ; il n’avait pu la voir. Les demoiselles de magasin l’accueillaient d’un air maussade, et l’une d’elles maintenant travaillait derrière la porte, comme si elle eut fait le guet. Gervais essaya bien de pénétrer dans l’arrière-boutique ; mais un verrou l’avait averti de ne pas aller plus loin, à moins d’esclandre public. Il devina la main des Denjot dans l’affaire, et dans son âme la haine se mêla aux regrets.

Il aimait cette maîtresse, il la lui fallait. Cette femme avait pour lui des attraits que n’avait nulle autre. Depuis près de deux ans il n’en était point lassé ; la perdre mainte-