Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/222

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nant, surtout par la volonté d’une autre, exaltait son orgueil jusqu’à la rage et son amour jusqu’à la folie. Sa femme en était la cause ; il la haïssait. En outre, depuis le jour où il l’avait trouvée en tête à tête avec M. Martel, il avait contre elle de vifs soupçons. Irrité de tous côtés, tiraillé en deux sens contraires, ne pouvant ni garder Emmy à vue, ni l’empêcher absolument de sortir, il prit le parti de la faire espionner par sa domestique.

C’était une de ces bonnes de passage, dont la vénération s’applique au culte d’un seul dieu, l’argent, vénération qui n’exclut point la tendresse. Elle prit sans façons les deux pièces d’or que lui présentait son maître, et promit « de rendre compte de tout à Monsieur, comme c’était son devoir. »

Deux amants séparés, dont l’un au moins est bien décidé à ne pas renoncer à l’autre, ne peuvent manquer de s’écrire longuement et fréquemment. Chaque lettre d’Olivier se terminait ou par des questions pressantes auxquelles il fallait répondre, ou par des em-