Aller au contenu

Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/231

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le lui laisserait espérer toujours, bien que cette créature belle et passionnée lui convint mieux cent fois que la pâle Emmy, cette créature niaise et perfide. Oh ! Léocadie ! l’impétueuse ! la voluptueuse ! l’insinuante ! Il l’aime ! il la veut ! il la lui faut !

Quand ses premiers emportements se furent un peu calmés, M. Talmant se jeta dans son fauteuil, devant son bureau, et, le front dans ses mains, il tomba dans une longue et profonde méditation.

Le lendemain matin, Emmy, assise dans la salle à manger, tenait sa fille sur ses genoux et lui faisait épeler ses lettres, quand Gervais entra. Ce n’était pas encore l’heure du déjeuner ; aussi la jeune femme eut-elle peur de quelque querelle, et Paulette sentit que les genoux de sa mère tremblaient.

Mais Gervais montrait une sorte de belle humeur et se frottait les mains. Il s’approcha de la fenêtre en disant :

« Un temps superbe ! Nous aurons demain, sûrement, une belle journée. C’est, tu