Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/230

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entier qu’à mille projets de vengeance et de haine, sans considérations d’aucune autre sorte. Il s’estimait atteint dans ses droits les plus sacrés, et de la manière la plus coupable. Pourquoi ne l’aurait-il pas cru, puisque l’expression la plus arrêtée des croyances humaines en fait de justice, la loi, lui affirmait qu’il avait le droit de faire ce qu’il avait fait, et que l’infidélité d’Emmy, au contraire, était un crime digne des plus sévères châtiments ? Ce n’était pas dans le désordre de son courroux qu’il pouvait réviser ce qu’avait décidé de sang-froid la sagesse des hommes.

Il s’abandonna donc, très-logiquement, à toute sa colère. Non-seulement Emmy, soutenue par sa famille, lui était un obstacle, mais elle devenait sa honte. Oh ! pourquoi l’a-t-il épousée ? Que ne peut-il s’en débarrasser ! Entrave insupportable qui le gêne à chaque pas ! Menace perpétuelle contre son honneur ! Ah ! s’il était libre ! ou veuf ! L’espoir seul du mariage aurait bientôt ramené Léocadie dans ses bras. Mais il