Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/244

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— Olivier, dit-elle d’une voix faible, oh ! vous n’êtes pas généreux ! Ce n’est pas bien ! Vous êtes fort, vous. On vous a fait connaître le devoir, la justice ; on vous a donné la science et la réflexion. Moi, je suis restée ignorante et faible, et vous voulez m’entraîner au mal. Je vous aime ! oui, oh oui ! je vous aime, Olivier ! mais je ne dois pas abandonner mon enfant. »

Il resta muet un instant, debout devant elle, restée assise sur le canapé. Tout à coup, il vit les traits de la jeune femme exprimer une vive terreur ; elle étendit le bras en avant, comme pour écarter quelque chose d’horrible. Un coup sec se fit entendre : les bras d’Emmy s’écartèrent, sa tête se pencha sur sa poitrine, et un flot de sang rougit au-dessous du sein la mousseline blanche.

M. Talmant était debout au milieu du salon, un révolver à la main. Comme Olivier, revenu de sa stupeur, allait se précipiter sur lui, il l’ajusta et lui cassa l’épaule. Se dégageant alors facilement de l’étreinte du jeune