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Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/243

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et je n’aurai ni bonheur ni sécurité que je ne t’aie arrachée à lui. Suis-moi ; viens aujourd’hui même !

— Je vous l’ai dit, mon ami, c’est impossible.

— Alors, vous ne m’aimez pas. Vous ne comprenez pas que loin de vous la vie m’est insupportable. Je ne puis plus, non, je ne veux plus souffrir ainsi. Vous ne m’aimez pas. Votre fille, toujours ! Eh qu’importe ? Que m’importe ma mère à moi ? Elles vivront sans nous. Quand on s’aime comme nous nous aimons, on est seul au monde, et le devoir, l’honneur, Dieu même, c’est l’amour ! »

Il l’enveloppait de ses bras et la pressait sur son cœur en parlant ainsi. Elle se taisait ; il crut qu’elle était vaincue, et, se levant, il la prit par la main pour qu’elle se levât aussi :

« Va mettre ton chapeau ; je cours chercher une voiture, et nous serons libres, heureux !