Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/43

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car il n’en est pas de plus nuisible, quand il devient excessif. D’abord, tout le reste du corps languit et perd ses forces par manque d’exercice ; puis, on est forcé d’être constamment plié sur l’ouvrage, avec un petit mouvement du bras, toujours le même, qui agit sur les muscles du dos et les rend à la longue très-douloureux. Quelquefois, le soir, j’éprouvais là une telle chaleur et de telles morsures, qu’il me fallait me retenir d’en crier, et je sentais bien que, pour pouvoir reprendre mon travail le lendemain, il ne fallait me forcer davantage.

« Enfin, je n’avais pas le choix ; ou plutôt je l’avais bien ; mais plutôt que de sortir Ninette d’apprentissage et la mettre à la filature, je serais morte à la peine. J’avais le souvenir des propos malhonnêtes qui m’avaient été tenus, tant par les hommes que par les femmes, et des vilaines propositions qui m’avaient été faites. La petite n’était point mauvaise ; mais j’en avais vu plus d’une qui s’était perdue par l’exemple et seule-