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Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/87

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j’avais la taille élancée, et l’uniforme, qui m’avait si longtemps écrasé et empaqueté, me seyait à présent très-bien. Parmi les amies de ma sœur, il se trouvait de jolies personnes, qui voulurent bien s’occuper de moi, tout en affectant de me traiter en enfant. Je commençai plus d’un rêve amoureux ; mais les jeunes gens de vingt et vingt-cinq ans obtenaient sur moi la préférence, d’une manière à mon avis si scandaleuse, que cette ambition d’être le premier, que mon père s’efforçait d’attiser dans mon cœur depuis tant d’années, acheva de m’embraser. Je compris, à tout ce qui se passait sous mes yeux, que, pour être considéré, préféré et même, hélas ! aimé, il fallait conquérir à son profit le plus d’avantages sociaux possible. Je n’en doutai plus quand la belle brune pour laquelle je soupirais en silence épousa, sous mes yeux, un gros homme qui avait passé la cinquantaine, le lendemain de sa nomination à un poste important. Tous les actes de mon entourage confirmaient d’ailleurs mes obser-