Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/91

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se regarde comme chargé de la direction des citoyens et comme le tuteur né de la moralité et de la raison publiques, peut-il errer sur ce qu’il patronne et réglemente ? N’avions-nous pas lu, ou entendu lire, tant de discours bien sentis, qui témoignaient de sa profonde sollicitude pour le bon ordre et la vertu ? Avec quelle ardeur ne défère-t-il pas aux tribunaux tous ceux qui lui semblent y porter atteinte ? et surtout à la confiance entière que l’on doit avoir en lui !

« On pouvait donc, les yeux fermés, accepter hardiment tous les bénéfices d’un ordre social dirigé par des vues profondes. Si notre conduite n’était pas tout à fait en accord avec les idées étroites de nos mères, il ne s’agissait là que de préjugés que nous ne pouvions partager, mais qu’il fallait respecter toutefois, parce qu’ils étaient nécessaires ; car, la femme étant faite pour l’homme, il est bon qu’il y en ait d’honnêtes et de malhonnêtes, selon le temps, le rang et l’occasion.

« Ce garçon-là, qui était vraiment fort pour