Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/94

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« À cette époque, j’étais dans ma vingt-troisième année, étudiant en médecine à Paris, et je formais le plan, aussitôt que j’aurais été reçu docteur, d’aller me fixer en province avec Élise, et d’y tenter la fortune dans ma ville natale. C’était renoncer pour ce mariage à des rêves plus ambitieux qui m’assignaient une place dans la capitale et m’y faisaient parvenir aux plus hautes distinctions ; car je n’espérais point que la dot d’Élise fût assez forte pour nous maintenir dans un état brillant à Paris ; mon amour-propre du moins prenait sa revanche en rêvant là-bas une première place, qu’ici de longs travaux ne m’obtiendraient peut-être jamais.

« Le premier mot de mon père fut pour s’enquérir de la dot d’Élise. J’en ignorais le chiffre et n’étais pas sans inquiétude sur ce point, que nul renseignement, nulle indiscrétion volontaire n’avait éclairé, présage menaçant. Dans la maison régnaient les apparences de la richesse ; voilà tout, et plus d’une fois des voix importunes s’étaient éle-