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CHANT I.
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Qu’inventa îe génie éclairé par le goût.
Théarion brilla dans les pâtes sur-toul ; 8
Sous ses doigts délicats les farines pétries
Sortirent en beignets, en gauffres, en oublies.
Des Cappadociens il apprit le secret
De faire des gâteaux aussi blancs que le lait,
D’y mêler avec art le miel du mont Hymète,
Ce miel chéri des Grecs, que la terre regrette,
Que l’abeille aujourd’hui cherche en vain dans ces lieux
Abandonnés de Flore et méprisés des dieux.
La grâce, l’industrie et la délicatesse
Présidèrent alors aux festins de la Grèce.
On y nommait un roi : ses fortunés sujets 9
Osaient bien rarement enfreindre ses décrets.
Son règne était fort doux ; il réglait le service,
Gourmandait quelquefois la licence et le vice,
Faisait boire : il était sévère sur ce point.
Celui qui buvait mal, ou qui ne buvait point,


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