Gardez qu’en votre bouche un morceau trop bâté
Ne soit en son chemin par un autre heurté.’4
Vous devez accueillir cet adroit parasite
Qui chez vous quelquefois s’introduit et s’invite.
A peine savez-vous sa patrie et son nom :
Au rang de vos amis il se met sans façon.
Il vous aime en effet. vous chérit, vous honore.
Et paie en compliments les morceaux qu’il dévore ;
Son heureux appétit vous amuse et vous plaît.’5
N’associez jamais aux plaisirs d’un banquet
Ces êtres délicats et valétudinaires,
Qui, du dieu d’Épidaure esclaves volontaires,
Sont toujours à la diète, et toujours trop prudents,
N’osent livrer leur vie à des goûts innocents.
Le bien de leur santé les occupe sans cesse ;
Ils calculent l’effet des mets qu’on leur adresse.
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