Page:Berenger - La Femme du capitaine Aubepin.djvu/17

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Louvercy reçurent en masse la visite des maris ; désolés.

Ce fut dans ces chaumières assez proprettes, mais effroyablement incommodes, qu’ils tentèrent des miracles pour contenter leurs compagnes.

Jugez donc :

Tel mari, qui louait assez cher deux misérables chambrettes nues, avait en poche le programme détaillé de ce qu’exigeait sa femme : « un salon assez grand pour y offrir le thé aux officiers de son bataillon, une chambre où le berceau de l’enfant fût bien à l’aise, une salle à manger petite, car elle renonçait à donner à dîner au camp, plus un coin pour la bonne. »

Tel autre, en face du carré de choux, émaillé de mauves sauvages, qui s’ouvrait devant les fenêtres, pensait douloureusement à l’ambition de sa jeune femme, — une nouvelle mariée lettrée et sentimentale, — qui lui avait demandé, avant toute chose, un beau jardin ombreux pour y rêver, le soir, en parlant aux étoiles.

Un troisième se voyait contraint d’entasser ses quatre enfants dans une chambre étroite.

Et certain vieux capitaine, haut de buste et