Page:Berenger - La Femme du capitaine Aubepin.djvu/220

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cette minute attendrie, la voix de Marie se fit entendre.

— Petite mère, disait-elle, Bébé s’est endormi dans l’herbe.

Berthe sursauta et courut à son fils.

Antonin eut un tressaillement. Quelle ironie !… à l’heure où il retrouvait Berthe, sa jeunesse, sa passion, elle lui apparaissait épouse et mère !

La jeune femme revenait à lui, son fils dans les bras, Marie pressée contre elle.

— Voici mes chères consolations, dit-elle en les montrant par un geste adorable.

Hélas ! quel réveil ! ces beaux anges roses étaient les enfants du capitaine Aubépin.

Antonin détourna la tête.

— Adieu, madame ! dit-il d’une voix sourde ; qui sait si je vous reverrai jamais !

— Au moins, saurez-vous la vérité. Adieu ! mon but est rempli.

Elle lui fit, de la tête et du sourire, un salut où la dignité la plus noble s’alliait à une grâce touchante, et reprit à pas lents, sans se retourner une seule fois, le chemin de la maison Nicolle.

Le jeune homme, immobile sur la lisière du