Page:Berenger - La Femme du capitaine Aubepin.djvu/229

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l’empereur, rentra sombre et muet à la maison Nicolle, où Berthe l’avait précédé.

Soumise aux convenances, elle s’était rendue à la revue, seule, souffrante, sans forces, soutenue seulement par son énergique volonté.

Elle s’était réunie à un groupe de femmes dont les maris attendaient la même récompense que M. Aubépin.

Elle avait trouvé le courage d’échanger des félicitations avec elles, de sourire, de regarder, de s’intéresser à cette cérémonie toujours émouvante quand un être cher y prend part.

Quand son mari, sans avoir même cherché son regard, fut rentré dans les rangs, quand la représentation fut finie pour elle, elle se glissa dans la foule, et reprit à travers champs le chemin de sa maison.

Depuis la veille, il s’était fait en elle un grand apaisement. Le poids écrasant de la calomnie ne l’accablait plus d’une manière aussi lourde. Antonin avait cru à sa parole, Antonin avait imploré son pardon.

Elle était relevée à ses yeux, elle attendait patiemment de l’être aux yeux de son mari.