Page:Berenger - La Femme du capitaine Aubepin.djvu/234

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en entrain, en bons mots, en hardiesses de toutes sortes.

Ces dames pénétraient dans les gazons réservés, riaient au nez des sentinelles, et venaient coller leurs museaux roses aux grilles du quartier impérial, derrière lesquelles les officiers généraux se groupaient autour de l’empereur.

Les jeunes gandins, que cette journée de villégiature martiale avait achevé d’émanciper, renchérissaient encore sur les gentillesses de leurs compagnes.

Le comte de Curnil, fidèle à sa parole, avait pris après dîner la route de la maison Nicolle, et s’était présenté dans l’étroite chambrette de sa femme avec autant de désinvolture que dans un salon parisien.

Après une heure de conversation légère et spirituelle, il regarda sa montre, rappela que la Retraite aux flambeaux avait lieu à neuf heures et pria la comtesse de vouloir bien lui faire l’honneur d’accepter son bras pour y assister.

La comtesse, brisée moralement, fit quelques difficultés et, pressée par son fils, consentit enfin à jouir de ce coup d’œil.