Page:Berenger - La Femme du capitaine Aubepin.djvu/59

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— Vous n’ordonnez rien, docteur ?

— Eh ! mon cher, le repos sera le meilleur remède, sauf ce léger calmant… là… prenez ça, madame… je décommande mes potions. Il ne faut pas en abuser par la chaleur, car c’est la chaleur, certainement…

— Oui, oui, dit-elle en saisissant avidement le prétexte qui lui était charitablement offert… J’ai eu très-chaud… ma tête a tourné…

— Ce ne sera rien… À revoir, madame…

— Mille remercîments, mon cher docteur, dit le capitaine en l’accompagnant.

— Où sont les enfants ? demanda Berthe.

Les enfants ! où étaient les enfants ? Depuis qu’ils étaient au monde, c’était la première fois que leur père les avait oubliés.

Il se troubla, balbutia et sortit précipitamment à leur recherche. Quand elle fut seule, Berthe serra son front dans ses mains et murmura d’une voix profonde :

— N’ai-je pas été folle un instant ?

Il se fit à sa porte un bruit de petits pas, et madame de Lestenac, tenant un enfant de chaque main, s’avança toute souriante.