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Page:Berenger - Le Mariage du tresorier.djvu/164

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et ensevelir dans l’ombre la faute de mon imprudente jeunesse ; il a tout donné pour sauver par le silence mon honneur perdu.

— À quoi bon ces aveux, mademoiselle ? interrompit froidement Valérie.

— À quoi bon ?… C’est que j’ai lu tardivement dans son cœur, compris son dévouement, sondé sa blessure !… alors, la mort venant, prête à le délivrer de ma présence douloureuse, je me suis décidée à parler, à détruire son œuvre, à révéler un déshonneur qu’il sauvegardait au prix du plus amer des sacrifices : celui de votre main.

— Mademoiselle !… je vous en prie…

— Voulez-vous m’entendre ? dites, le voulez-vous ?

— Parlez, dit Valérie vaincue, en se penchant, tremblante, vers le lit.

Une effroyable quinte de toux paralysa pendant quelques instants la bonne volonté de la mourante. Elle serra son mouchoir sur ses lèvres humides de sang, respira longuement, et, les mains jointes, comme une coupable qui demande grâce, au moins par son humble attitude, elle fit avec des ménagements infinis, avec cet art fémi-