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Page:Berenger - Le Mariage du tresorier.djvu/165

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nin de tout laisser entrevoir sans rien articuler, le difficile récit que nous donnons au lecteur avec plus de développements que n’en entendirent les délicates oreilles de mademoiselle Gilmérin.


XV

Bien jeune encore, Georges de Maucler avait accepté la charge d’un devoir de famille que des circonstances exceptionnelles avaient remplie d’intimes amertumes. Sa mère était morte en le mettant au monde. Son père s’était remarié quelques années après, et, de ce second mariage, était née une petite fille chétive que le vieux soldat adorait d’autant plus qu’il tremblait chaque jour de la perdre.

L’enfant vécut pourtant plus que sa mère. M. de Maucler, déjà âgé, accablé par ces deuils successifs, ne traîna plus qu’une existence décolorée, qui s’éteignit alors que Georges n’avait encore que seize ans et Albertine dix.

Les dernières paroles du père furent de touchantes recommandations au jeune homme de veiller sur sa sœur, de lui tenir lieu de la famille