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Page:Berenger - Le Mariage du tresorier.djvu/166

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disparue, de la fortune absente, des tendresses qu’elle ne connaîtrait jamais.

Georges le jura et tint parole. Il fit deux parts de l’héritage plus que modeste de son père, l’une pour les besoins éventuels de la jeune fille, l’autre pour lui faire donner, dans une institution de Paris, une éducation excellente, afin qu’elle pût acquérir cette richesse inaliénable : l’amour du travail en face des difficultés de la vie.

Lui-même, travailleur assidu, passa des examens brillants, fut reçu à Saint-Cyr et en sortit, deux ans après, dans son arme favorite, celle des chasseurs à pied.

Quelques années s’écoulèrent. Albertine acheva son éducation, malgré les obstacles d’une santé très-délicate, et devint sous-maîtresse dans la maison même où l’on avait pu apprécier son aimable caractère.

C’était une jeune fille frêle, distinguée, remarquablement jolie, et d’une vivacité d’imagination qui inquiétait souvent son jeune mentor.

Toutefois, dans la vie sérieuse qu’elle menait et que variaient seules les visites de son frère, mademoiselle de Maucler n’avait aucune occasion