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Page:Berenger - Le Mariage du tresorier.djvu/175

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prunt, dans un taudis malsain de la banlieue, où les battues de la police et les recherches fraternelles ne l’avaient cependant pas découverte, tant elle cachait avec soin sa honte et ses regrets.

Georges repartit aussitôt le cœur plein d’une sombre colère. Jeune, honnête, rigide, il avait assez souffert depuis quelques mois dans ses affections et dans son honneur pour avoir le droit de se montrer sévère.

Il trouva une jeune femme flétrie, souffrante, éplorée, un petit enfant nourri de larmes, privé de lumière et d’air. Son cœur se fondit dans une immense pitié. Il pardonna. Il prit l’enfant et la mère, les adopta une fois encore, jura de ne plus les quitter et de porter vaillamment le double poids de ce secret et de cette honte.

Ce n’est pas en campagne seulement qu’on peut avoir du courage.

Pour mettre plus absolument à exécution son nouveau plan d’existence, il fit sans bruit et sans phrases le sacrifice le plus douloureux au cœur d’un officier français plein de jeunesse et d’avenir. Il sollicita des fonctions bureaucratiques, sédentaires, bien rétribuées, incompatibles avec