Aller au contenu

Page:Berenger - Le Mariage du tresorier.djvu/192

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Il lâcha les rênes et tomba.

Les soldats effarés l’entourèrent.

— En avant, mes enfants, en avant !… et ne vous occupez pas de moi ! leur dit-il d’une voix que le sang étouffait.

Les soldats passèrent, et le feu de la maison crénelée se ressentit de la rage qui les animait.

Quatre hommes prirent le capitaine et le transportèrent dans une chaumière, la première du village, qui servait d’ambulance. Une trentaine de malheureux y gémissaient déjà.

Près du grabat où l’on étendit M. de Maucler, un officier, assis sur une botte de paille, recevait les soins d’un docteur militaire. C’était un lieutenant de chasseurs qui venait de recevoir une plaie contuse au front.

L’éclat d’obus qui l’avait touché au passage avait eu la délicate attention d’écornifler seulement la peau sans attaquer l’os.

Aussi, en voyant arriver un corps sanglant, sans connaissance, éloigna-t-il la main qui le soignait.

— Voilà de l’ouvrage plus pressé, docteur, dit-il avec un accent méridional très-prononcé ;