Aller au contenu

Page:Berenger - Le Mariage du tresorier.djvu/33

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Par suite du désœuvrement chronique de la plupart des officiers hors des heures du service, ces messieurs, toujours accueillis par un sourire de Valérie et une poignée de main de son père, devinrent peu à peu les hôtes assidus de la villa.

C’était faire preuve de bon goût, du reste, que de préférer cette société bienveillante à la bruyante mêlée qui se produit d’ordinaire au Café militaire, à l’heure de l’absinthe ou de la bière, quand l’atmosphère est empoisonnée d’émanations alcooliques ou nicotinales ; quand, avec le sans-gêne inhérent aux environs de Paris, les tables y sont envahies par des cavaliers de médiocre retenue accompagnés de maquillées douteuses.

Ni le lieutenant Périllas, un Méridional osseux et turbulent qui jurait « Tarasque ! » à chaque mot, ni le capitaine Lanternie, un Lorrain paisible et somnolent, ne se rendaient un compte bien exact du charme qui, leur faisant fuir le Café militaire, les attirait presque chaque soir sous les catalpas de l’avenue Marigny.

Ce charme s’appelait peut-être « Valérie » ; mais en conscience, ils ne le savaient pas et ne voulaient pas le savoir. Ils étaient bien reçus ; on les