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Page:Berenger - Le Mariage du tresorier.djvu/57

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pile de capuchons qu’elle apportait à ses amies. Pas mariable !… cet officier jeune, beau garçon, noble, distingué ? Pas mariable !… cet aimable causeur, ce musicien fantaisiste ? allons donc !… et que signifiait cela ?…

Cette phrase malencontreuse eut le pouvoir d’attirer vivement l’attention de mademoiselle Gilmérin et de la fixer sur le jeune homme un peu plus qu’il n’était naturel de le faire dès une première entrevue.

Retirée dans sa chambre, où tout l’invitait au sommeil, elle ne songea nullement à s’y livrer et s’abandonna à un examen rétrospectif des plus minutieux des faits, gestes, paroles et manières d’être du nouveau venu.

Elle ne s’était pas dit en l’apercevant, comme elle l’avait souvent rêvé dans ses méditations romanesques : « Voilà celui que je dois aimer. » Mais il était difficile de réunir un extérieur plus sympathique à des qualités morales plus apparentes ; sa conversation dénotait l’instruction, son sourire disait la bonté et ses yeux avaient des reflets d’or qui brillaient d’intelligence ; l’habitude du monde se décelait dans ses moindres mouvements ; la