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Page:Berenger - Le Mariage du tresorier.djvu/59

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Il n’est pas rare d’entendre sous les splendides ombrages de la maison en vogue des conversations mystérieusement échangées, dans le genre de celle-ci :

— « Tu sais, Antoinette ?… elle est mariée. Ah ! ma chère, quel courage ! cela frise l’imprudence qu’un mariage pareil. Imagine-toi que le vicomte avait une liaison qu’on ne peut pas dénouer en un jour. Antoinette l’a appris : elle s’est mariée quand même. Et maintenant, elle rencontre tous les soirs sa rivale dans le monde. Maman dit qu’elle s’en repentira tôt ou tard. »

Valérie soupçonna donc que, si M. de Maucler se reconnaissait indigne du mariage, c’est qu’il avait contracté quelqu’un de ces engagements imprudents que la passion dicte et que l’habitude resserre.

À cette pensée, on eût pu voir ses lèvres se contracter dans une moue dédaigneuse, tandis qu’une fugitive sensation de tristesse lui étreignait le cœur.

— C’est dommage ! murmura-t-elle en arrangeant coquettement sa tête sur les broderies de