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Page:Berenger - Le Mariage du tresorier.djvu/83

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de n’avoir pas ressenti, en présence de Georges de Maucler, ce qu’elle avait entendu appeler par ses savantes compagnes de pension le coup de foudre.

Elle avait cru si fermement que cette impression subite, violente, était le cachet indiscutable de l’amour, qu’elle trouvait à la fois très-étrange et très-doux d’éprouver, quand même, des joies intimes et radieuses.

Elle ne calculait pas, ne scrutait rien, ne prévoyait aucun obstacle, ne s’effrayait d’aucune probabilité. C’était la confiance absolue dans le bonheur. Elle aimait Georges, chaque jour plus profondément, à chaque heure pour ainsi dire, avec une ivresse secrète plus rayonnante.

M. de Maucler ne lui avait pas adressé une seule parole dont sa candeur pût s’alarmer ; il semblait l’entourer d’un respect tendre, d’une attention soutenue, et, croyante, elle se trouvait sincèrement aimée.

Il devenait de plus en plus évident, du reste, pour les observateurs, s’il s’en trouvait dans la petite société Gilmérin, que le trésorier, si distrait, si froid au début, n’était pas resté longtemps