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Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/111

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le colonel, malgré la férocité de ses énormes moustaches, écouterait avec une indulgente bonhomie la prière de sa dernière fille et l’exaucerait peut-être.

Elle redoutait bien plus les idées aristocratiques et ambitieuses de sa mère, dont le premier mouvement hautain avait provoqué son accès de désespoir.

Madame Fontille se retira discrètement, non sans avoir échangé avec Marcelle un regard qui, dans son éloquence muette, équivalait à un traité offensif et défensif.

Ce ne fut donc plus d’une seule demande en mariage que le colonel et sa femme eurent à s’occuper dans cette semaine fertile en incidents romanesques.

Conduire son régiment et marier ses filles, c’était trop à la fois pour M. de Clarande, en qui le père ne voulait pas nuire au chef de corps.

Aussi, après le récit de sa femme et la vérification des dégâts de l’atelier de Marcelle, le digne homme porta-t-il pendant quelques jours le front le plus soucieux du monde.

Les officiers, habitués à son abord affable, se