Aller au contenu

Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/121

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Le juge d’instruction en éprouva une contrariété violente et s’emporta contre lui-même, après avoir maugréé contre le colonel.

— Qu’avais-je besoin de me mêler de cette affaire ? se disait-il en arpentant furieusement son petit salon ; je me suis toujours garé, pour ma part, des galères matrimoniales, et voilà que je vais sottement m’y fourrer pour le compte de mes amis !

Il relut la lettre décourageante, y chercha vainement une brindille d’espoir où pût se suspendre le malheureux substitut, et reprit avec rage sa promenade à travers l’appartement.

— Que diable vais-je dire à Samson ?… Il est amoureux, c’est-à-dire ensorcelé… Il est capable de m’accuser d’avoir mal conduit ces négociations délicates ; il va me jeter à la tête tous les in-folio de sa bibliothèque.

Au moment précis où l’ambassadeur infortuné se désespérait, le jeune substitut, qui depuis quinze jours usait le cordon de sonnette de son ami, le tirait d’une telle façon qu’il lui resta dans les doigts.

Il tambourina rageusement sur la porte, se fit